ART OF SITTING44 RUE DE LA CHAUSSEE D'ANTIN PARIS 9ème
du 25 janvier au 26 février 2019
« Etat de siège » par Loïc Bigot.
Dans l’espace nu, le galeriste présente un inventaire de formes contemporaines, associées au principe fonctionnel de l’assise. Une démonstration expérimentale, une discussion sur les potentialités de l’interprétation, finalement un exercice sur la nature du langage et de la créativité, dans le champ précis du Design mobilier.
Le sujet est archaïque, le siège apparait à l’aube de la civilisation. Symbole du pouvoir, il se métamorphose, du siège curule au trône. Il permet le support, le maintien, une posture et procure le sentiment du confort. De nombreux artistes célèbrent ce serviteur muet et mobile, en un commentaire sensible : une forme d’autoportrait La Chaise et la pipe de Vincent Van Gogh (1888), un objet de fantasme surréaliste Brouette (1937) d’Oscar Dominguez, une déviance structurelle Chaise de graisse (1963) de Josef Beuys, une dimension sculpturale et politique Chaise Clarisse (1982) de Niki de Saint-Phalle. Bertrand Lavier interroge quant à lui, sa mise en scène avec Panton sur Fagor (1984).
L’exposition « Art of sitting » nous partage une histoire qui sans imiter, prolonge à travers une actualité innovante, la question de l’assise. Pas tout à fait artistes, les designers choisis par Loïc Bigot proposent cependant une vision ambiguë et riche. Ils pensent l’objet comme une représentation du pouvoir, une nouvelle démocratie, un progrès technologique et réfléchissent sur les potentialités de la sculpture confrontée à la fonction. Un langage ouvert qui interroge les codes et les normes du siège. L’objet devient manifeste et politique (Anna Aagaard Jensen), archétypal (Jean de Piepape), statutaire (Frédéric Ruyant), révélateur de matière (Philipp Aduatz), (Sho Ota), une ode au geste artisanal (Maarten Baas), (Dirk van der Kooij), (Morten Stenbaek), inspiré d’autres traditions culturelles (Cara/Davide) (Guillaume Delvigne) (Marcel Wanders) sculptural (Stine Mikkelsen), constructif (Yohan Viladrich), (Bram Vanderbecke), (Boris Vian), déviant (Mario Minale), industriel (OO & OOs) ludique (Schimmel & Schweikle) et performatif (Snarkitecture ). Un répertoire de formes inattendues à la dimension poétique, ludique et critique. Matière à réflexion.
Le 14 décembre 2018,
Anne Bony




















