NIGHT STREET WALKArnaud Eubelen

"Cette image me vient souvent à l'esprit : considérez les murs d'une maison comme une peau, que se passe-t-il si vous retirez cette peau, si elle est retournée, si elle est déchirée. La maison devient un ensemble de couches à éplucher, le cœur du bâtiment se dévoile. Le mur devient poreux, il change d'échelle, se métamorphose en objet"
Ces objets détournent les codes et éléments architecturaux tels que les grilles, les fausses parois, les parements de façades, les fenêtres, les rideaux et les films occultants, toutes ces couches qui cachent, qui dissimulent les orifices muraux. Dans le bâtiment, ces ouvertures permettent d'habitude de voir à travers, de communiquer indirectement (cf. Nos voisins d'appartement), elles font respirer les parois. Ici, un espace s'y cache, elles laissent place à l'imagination d'une présence.
De par leur conception ces œuvres sont des microarchitectures. Le statut de ces objets est volontairement ambigu, ils n’offrent pas un éclairage fonctionnel, mais s’inspire pourtant des formes connues dans la maison, tel un lustre ou une applique murale. Composés principalement de matériaux récupérés en rue, ils épluchent littéralement ce de quoi sont fait les parois de nos habitations. Ils mettent en valeur leur porosité et les flux qui les traversent. Ils sont une forme de témoignage du concept d'intimité, de vie en intérieur et de voyeurisme."